Lors d'une cérémonie d'hommage à Paris ce dimanche le chef de l'État, François Hollande, a reconnu les responsabilités des gouvernements français dans "l'abandon des harkis"
François Hollande a "reconnu" dimanche "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis" lors d'une cérémonie dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris à l'occasion de la journée nationale d'hommage qui leur est consacrée.
"Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a déclaré le chef de l'Etat, applaudi par les représentants des harkis présents dans l'assistance.
Un certain nombre avait protesté, accompagné de nombreuses voix à droite, lorsque le chef de l'Etat avait commémoré cette année le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian, une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon.
Une promesse de campagne
En reconnaissant ces "responsabilités", M. Hollande a honoré une promesse faite en avril 2012 durant la campagne présidentielle, en reprenant pratiquement au mot près le texte de sa déclaration de l'époque.
Il l'avait déjà fait en partie lors de la même cérémonie le 25 septembre 2012, mais à l'époque c'était via un message lu par Kader Arif, son ministre délégué aux Anciens combattants.
Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.
Un abandon "jamais pleinement reconnu"
Evoquant une "vérité implacable" et "cruelle", François Hollande a parlé des "combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d'Algérie et dont l'abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République", a souligné le chef de l'Etat.
Le harki, désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie coloniale dans une formation paramilitaire, une harka. Par extension, cela désigne les Algériens qui ont combattu avec l'armée française durant la guerre d'Algérie.
Après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, des dizaines de milliers de harkis et leurs familles ont été massacrés en Algérie, considérés comme des "traîtres". Sur les 200 000 à 250 000 harkis qui ont combattu aux côtés de la France, seuls 42 500 ont été rapatriés en France, considérés comme des "réfugiés".
Les harkis et leurs descendants représenteraient 500 000 personnes en France.
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